Management toxique : qui sont ces managers qui nuisent à la performance des entreprises ?

Selon une étude effectuée auprès de 7 000 personnes dans 4 pays européens dans le cadre d’un partenariat avec l’IME (Institut de médecine environnementale), la performance d’une organisation dépend pour 1/3 de l’ambiance au travail.L’hyper-investissement émotionnel (41 %), la démotivation liée au manque de reconnaissance (25 %) et la communication managériale non adaptée (22 %) sont alors les principaux facteurs de nuisance au bien-être au travail et à la performance des collaborateurs.Le rôle du manager est donc primordial pour instaurer un climat propice au travail et à l’épanouissement personnel.Cependant, certains managers sont de vrais freins à cette synergie positive. On parle alors de management toxique.
Qu’est-ce qu’un management toxique ?
Un management toxique est un style de management qui détruit la dignité, la confiance en soi ou encore l’efficacité d’un individu. Et cela, notamment par le biais de remontrances, de piques au quotidien, de discours non adaptés… Le manager toxique crée alors des conditions de travail destructrices, dégradantes et dévalorisantes pouvant avoir des conséquences psychologiques et physiques importantes pour les salariés.
Les risques d’un management toxique
Les risques psychosociaux résultant d’un management toxique sont nombreux. En première position se trouve bien évidemment le stress au travail et l’absentéisme. Mais les conséquences peuvent être bien plus graves :
- burn-out : syndrome d’épuisement professionnel se traduisant par une fatigue intense, des sentiments négatifs vis-à-vis de son travail et une perte d’efficacité
- bore-out : ennui et perte de sens professionnel se traduisant par une lassitude dans le travail, un sentiment d’inutilité et des difficultés de concentration
- brown-out : démotivation et désengagement au travail se traduisant par une remise en question professionnelle, un sentiment d’inutilité et une dégradation des relations au travail
- syndrome de Stockholm : attachement fort envers le manager toxique qui génère ensuite de l’hostilité des employés envers la hiérarchie une fois le modèle de management changé
Comment reconnaître un manager toxique ?
Manager froid
Le manager froid, aussi surnommé “poisson froid”, emploie tous les moyens possibles pour atteindre les objectifs fixés. Il ne fait preuve d’aucune empathie ou intelligence émotionnelle. Pour le manager froid, les sentiments et émotions dominent la vie personnelle là où la rationalité domine la vie professionnelle. Ainsi, il crée une surcharge de travail qui mène souvent au burn-out et à l’épuisement total de l’employé. D’ailleurs, la santé mentale au travail et la santé physique de ce dernier ne l’intéressent nullement.
Manager serpent
Le manager “serpent” se sert du monde pour satisfaire ses besoins personnels. Il aime particulièrement la cupidité et le pouvoir. Ainsi, il dispose d’un haut niveau de manipulation en passant notamment par la culpabilité. Par ailleurs, ce manipulateur a souvent des objectifs irréalistes qui résultent de son manque d’humilité et de son sentiment de toute-puissance.
Manager chercheur de gloire
Le manager “chercheur de gloire” souhaite être le plus visible possible et avoir une gloire personnelle à tout prix, peu importe s’il a apporté une contribution réelle ou non. Ainsi, il n’hésite pas à mentir pour s’attribuer tous les mérites et se mettre en valeur. Autrement dit, les initiatives des salariés ne sont rapidement plus les leurs dans ce style de management toxique. Mais si l’employé est chargé du succès du manager chercheur de gloire, il est également responsable de son échec. Autrement dit, la faute est toujours reportée sur l’employé.
Manager marionnettiste
Le manager marionnettiste aime avoir le contrôle absolu, quelles que soient les circonstances. Autrement dit, il pratique une surveillance à l’extrême et n’accorde aucune confiance à ses équipes. Par ailleurs, il n’admet jamais ses erreurs.
Manager monarque
Le manager monarque impose sa perception du monde entrepreneurial. Sa vision domine alors toutes les autres créant ainsi une sorte de dictature qui laisse peu de place à l’intelligence collective. Par ailleurs, il utilise la menace directe ou indirecte pour atteindre ses objectifs.
Comment gérer un manager toxique ?
1. Reconnaître le caractère toxique d’un manager
La première étape pour reconnaître un management toxique et conduire le changement managérial est d’identifierla toxicité d’un manager. En effet, rien ne sert de fermer les yeux sur la situation qui risque alors d’empirer et de mettre à mal les performances de l’entreprise. Pour ce faire, il est donc important d’adopter une écoute active et attentive des ressentis de vos employés (surmenage, pénibilité au travail, stress professionnel…). Le mieux reste alors de les mettre suffisamment en confiance afin de les inciter à verbaliser leurs problèmes et leurs émotions. Nous vous conseillons alors d’organiser des entretiens individuelsréguliers. Une fois le problème remonté, il est important d’écouter avec empathie le collaborateur sans porter de jugement. En effet, cela pourrait le bloquer.
2. Ouvrir la discussion
L’idée est ensuite d’échanger avec le manager toxique. Attention, là encore les techniques de communication non violente doivent être maîtrisées pour ne pas empirer la situation. Ainsi, nulle question de rentrer dans un rapport de forces. En tant que dirigeant ou directeur des ressources humaines (DRH), vous devez au contraire avoir une approche la plus neutre possible. Cherchez à rester stable émotionnellement !L’idée est alors de commencer cette discussion en faisant un bilan avec le manager. Comment se sent-il dans l’entreprise ? Rencontre-t-il des problèmes personnels ? Évoquez ensuite les non-dits et les malaises ressentis par les employés. L’objectif n’est pas d’incriminer le manager ou de le pointer du doigt, mais bel et bien de gérer ce conflit au mieux. Pour ce faire, l’idéal serait de trouver une solution gagnant-gagnant où tout le monde y trouve son compte. Quoi qu’il en soit, c’est au DRH et aux dirigeants de prendre la décision qui leur semble le plus juste au vu de la situation.
3. Opter pour le coaching professionnel
Prévenir et gérer les situations de conflits s’avère parfois compliqué. Mais il ne faut surtout pas chercher à fuir, car chaque problème a sa solution. Tout d’abord, il est important en tant que dirigeant ou DRH de suivre un coaching pour maîtriser la communication non violente, apprendre à mieux gérer les conflits et gagner en leadership. Cela peut notamment passer par l’apprentissage du neuromanagement. En effet, ces soft skills (savoir-être) s’avèrent indispensables pour transformer un management toxique.Il peut ensuite être intéressant d’inscrire vos managers toxiques à des séances de coaching managérial. L’objectif ? Leur faire prendre conscience de la situation et les aider à développer des compétences managériales plus adaptées grâce à l’innovation managériale.Pour aller plus loin, découvrez nos articles sur le management frugal et le management de la performance.
FAQ
La diversité, l'égalité et l'inclusion sur le lieu de travail se réfèrent aux politiques et aux actions qui tentent d'établir un environnement de travail dans lequel les salariés, indépendamment de leurs caractéristiques personnelles, se sentent appréciés, respectés et habilités à contribuer au succès de l'organisation.
L'inclusion implique le développement d'un système de valeurs dans lequel dans laquelle tous les salariés se sentent accueillis, inclus et encouragés à proposer leurs pensées et leurs idées uniques. Une inclusion est essentielle pour favoriser des valeurs d'entreprise saines, accroître l'engagement et le bien-être des salariés, encourager la créativité et la productivité.
La diversité de la main-d'œuvre est valorisée, et l'équité et la justice sont encouragées.
Les caractéristiques qui la définissent sont les suivantes
- une communication ouverte
- une atmosphère de travail coopérative
- l'empathie et la compréhension
- la formation et le développement
- des politiques et des procédures sans ambiguïté
- le leadership
- la responsabilité
Tous les salariés se sentent habilités à apporter leurs points de vue et leurs idées dans une culture d'entreprise inclusive, et ils bénéficient des mêmes chances de développement personnel, de développement professionnel et de réussite dans leur carrière. Pour établir et préserver une culture d'entreprise inclusive, une communication efficace, de l'empathie et du leadership sont nécessaires
Une stratégie à multiples facettes est nécessaire pour créer un environnement sûr et favorable pour tous les salariés.
Pour commencer, les entreprises doivent établir et mettre en œuvre des règles et des processus clairs qui favorisent une culture du respect et de l'inclusion, et s'attaquer à tout cas de harcèlement, de discrimination ou de préjugé.
En outre, les entreprises doivent proposer à tous leurs salariés une formation approfondie sur des thèmes tels que les préjugés inconscients, les compétences culturelles et la communication respectueuse. Des groupes de ressources pour les salariés et d'autres réseaux d'affinité devraient également être mis en place afin d'apporter un soutien et une communauté aux salariés d'origines diverses.
Enfin, les entreprises devraient favoriser une communication ouverte et une culture du retour d'information en encourageant les salariés à faire part de leurs problèmes et de leurs idées – et à prendre des mesures concrètes en réponse au retour d'information reçu. Pour cela, il faut que les dirigeants adoptent les bons comportements et les bonnes valeurs, et qu'ils se tiennent eux-mêmes et les autres responsables de l'instauration d'un environnement sûr et favorable pour tous les salariés.